« Réfléchir » : un verbe que la plasticienne connaît bien pour gratter, de son écriture élégante et régulière, des carnets entiers de notes, issues de réflexions philosophiques, de recherches intérieures circonscrivant son appréhension de l’art et du design, depuis quelques années. « Mes oeuvres, écrit-elle, parlent du temps, de l’équilibre entre la vie et la mort, entre oppositions et complémentarités. Je souhaite y transmettre ce besoin de l’autre et de sa différence pour exister. Cette dernière nous aide à nous positionner et nous construire. Les aspérités créent du relief et sculptent la personnalité. » Le concept d’altérité, évoqué dans ses cahiers, transparaissent dans ses collaborations créant du lien entre divers corps de métiers « susceptibles de ne pas se rencontrer », mais aussi dans le mouvement égrené au fil de ses pièces à travers les notions de déplacement, d’équilibre, de métamorphoses, de croissance et décroissance de la matière. Mais également dans sa propension personnelle à brouiller les pistes entre ses talents de designer, de plasticienne, d’architecte d’intérieure et directrice artistique. En 2017, parallèlement à ses recherches plastiques, la plasticienne accepte de diriger la création d’un centre esthétique haut de gamme à Dubaï. D’emblée, le propriétaire des lieux saisit sa volonté à concevoir un espace où les meubles design et les oeuvres d’art dépasseraient la seule fonction de décorum qui leur est, dans ce contexte, généralement dévolue. Un design fonctionnel, certes, mais, doté d’une réelle âme et réalisé à l’aide d’artisans locaux, comme des plus beaux matériaux. Elle y expose deux oeuvres de sa main.
À l’heure de la transdisciplinarité heureuse, où l’art renoue avec la main, les savoir-faire et renouvelle la création design, le temps de la sacrosainte hiérarchisation des genres est révolu. Les artistes sont à la fois des architectes concevant des espaces habitables, des designers d’objets et des plasticiens férus d’High Tech. Ils lorgnent du côté des arts vivants, tout en évitant leurs instrumentalisation et gadgétisation, souvent excessives, par les marques. Le corpus pluriel, empreint de sens, d’enfance et de poésie de la créatrice Stéphanie Langard en est une belle illustration.
Virginie Chuimer-Layen
Historienne et critique d’art
Paris Shop & Design Prize - CCI Paris - 2014
Janus du Commerce Prize - Institut Français du Design - 2013
Lauréate des Masters de la Création - Salon des entrepreneurs - 1998
Lauréate de LaFondation 3 Suisses - Design - 1997
Prix de la Vocation Artistique - Centre International des Arts & Letters - 1992
Sculpture Monumentale sur bois - Château Montus - Sept. 2018
Duo show avec Hopare - Avenue Montaigne - PARIS - Novembre 2016
Artiste supportée par M&F Girbaud - Galerie JOSEPH - Jan. 2016
Designer’s Days - L’Expérience - Galerie Joseph - Paris - Juin 2015
Pavillon des Savoir-Faire - Moscou - Octobre 2014
Starter Gallery - Paris - Novembre 2014
Designer’s Days - Le Mouvement - Paris - Museum of Decorative Arts - Mai 2014
Starter Gallery - Paris - Novembre 2013
Designer’s Days - Et Demain - Galerie Slott - Juin 2013
Musée du Feutre - Les Designers au tapis - Mai 2001
Domus Academy - Product Design - Milan - Italie 2001
School of Art & Design - Design - Reims - France 1998
Art Center College of Design - Product Design - Los Angeles 1996